Après vingt ans au pouvoir et plus d’un mois d’une contestation populaire sans précédent, Abdelaziz Bouteflika démissionne. Le président de la République algérienne a informé le Conseil constitutionnel de sa démission « à compter d’aujourd’hui », ont annoncé les médias officiels algériens mardi 2 avril. Sous la pression de la rue, il avait déjà renoncé, en mars, à briguer un cinquième mandat et avait annoncé le report sine die de l’élection présidentielle normalement prévue ce mois-ci. Des annonces qui n’avaient pas suffi à calmer la contestation.
Quelques heures avant cette annonce, le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, avait demandé que soit « appliquée immédiatement » la procédure constitutionnelle permettant d’écarter le chef de l’Etat du pouvoir. Dans un communiqué, l’armée algérienne disait considérer comme non authentique le communiqué présidentiel du 1er avril annonçant la démission du président Abdelaziz Bouteflika avant la fin de son mandat, estimant qu’il n’émanait pas du chef de l’Etat mais « d’entités non constitutionnelles et non habilitées », sans plus de précisions.
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