Washington | Les Etats-Unis et la Russie reprennent lundi à Vienne des négociations sur le contrôle des armements mais elles paraissent menacées dès le début par l’insistance de Washington à y inclure la Chine, ce que Pékin refuse.
L’ambassadeur Marshall Billingslea, représentant du président américain pour les questions de désarmement et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov doivent discuter du traité bilatéral New Start conclu en 2010 et qui vient à expiration début 2021 juste après la fin de l’actuel mandat de Donald Trump, candidat à sa réélection en novembre.
Les termes du traité limitent à 700 le nombre de lanceurs nucléaires stratégiques déployés et à 1 550 le nombre de têtes nucléaires déployées sur ces lanceurs. Ils établissent aussi un nouveau système d’inspection et de vérification du respect des clauses de l’accord.
Moscou réclame des discussions sur la reconduite de ce traité depuis fin 2019, mais l’administration Trump a jusque là traîné les pieds, insistant sur l’inclusion de Pékin dans les pourparlers.
«Notre plus gros problème, c’est le manque de transparence de la Chine», a expliqué vendredi sur CBS le représentant américain auprès de la conférence du désarmement à Genève, Robert Wood.
«L’arsenal chinois va doubler au cours des dix prochaines années. Cela nous inquiète bien sûr beaucoup», a-t-il ajouté.
La Russie et les États-Unis détiennent toujours, à eux deux, plus de 90% des armes nucléaires dans le monde, selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
Washington dispose en 2020 de quelque 5 800 ogives nucléaires et Moscou de 6 375, contre 320 pour Pékin, 290 pour Paris et 215 pour Londres, toujours selon l’institut suédois.
La Chine, qui considère que son arsenal est encore bien inférieur à celui de Moscou ou Washington, refuse de participer à des négociations tripartites mais s’est montrée ouverte à des discussions multilatérales.