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Más de 2.000 millones sin acceso a agua potable

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Accès à l\'eau : il faudrait tripler les investissements

Joël Cossardeaux

Plus de 2 milliards de personnes n’ont toujours pas droit à une eau saine, s’alarme un rapport de l’UNESCO. L’objectif d’un accès universel à ce droit élémentaire en 2030 a très peu de chances d’être tenu.

« Il y a des améliorations, mais ça ne va pas assez vite », s’inquiète Stefan Uhlenbrook, le directeur du Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau à l’Unesco. Selon le  rapport dévoilé ce mardi par cet organisme onusien , à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, 2,1 milliards de personnes, soit trois terriens sur dix, n’ont pas  accès à cette ressource dans des conditions fiables , sur le plan sanitaire notamment.

Ce chiffre date un peu (il porte sur l’année 2015) mais n’en révèle pas moins un complet décalage avec l’ambition que s’est fixée la communauté internationale de garantir une gestion durable et un accès à l’eau potable pour tous d’ici à 2030. Pour ne rien arranger, les experts de l’Unesco observent que 4,4 milliards de personnes ne disposent pas de sanitaires corrects. Une réalité encore plus éloignée de cet objectif de développement durable ( ODD ) assigné aux Etats par les Nations unies.

Trop de corvées d’eau

Cette situation a des conséquences désastreuses sur de nombreux plans. « On compte 780.000 morts par an dues à une eau insalubre qui génère choléra et dysenterie », indique Richard Connor, rédacteur en chef de ce rapport intitulé « Ne laisser personne pour compte ». Le développement économique et social des populations privées de cette ressource ou mal approvisionnées est compromis. En premier lieu, celles d’Afrique subsaharienne, dont seulement 24 % des habitants ont accès à une eau potable dans de bonnes conditions et 28 % à des lieux de commodité dignes de ce nom.

Pour les exclus de ces services essentiels, le temps passé pour se rendre à un point d’eau et/ou faire la queue pour s’approvisionner prend le pas sur d’autres activités. L’éducation, pour ne citer qu’elle, est souvent reléguée. Pour l’éviter, il faudrait, selon les experts de l’ONU, que la corvée d’eau ne dépasse pas 30 minutes.

De plus en plus de conflits de l’eau

Au-delà, commencent les inégalités et les discriminations. Envers les femmes et les enfants auxquels cette tâche est dévolue dans les pays en développement. Envers les pauvres qui « par rapport aux plus riches, qui bénéficient d’un service de distribution de qualité, payent jusqu’à dix fois plus cher la même quantité d’eau qui leur est délivrée par camion-citerne », estime Richard Connor. Envers, enfin, les habitants installés dans les bidonvilles des grandes villes du sud dépourvus d’infrastructures et dont la population (880 millions de personnes en 2014) continue de croître. Un tiers de celle-ci se concentre dans les pays les moins avancés (PMA).

Une ressource inégalement accessible crée d’autres problèmes. Elle génère ou amplifie des conflits entre les Etats qui doivent se la partager. Entre 2010 et 2018, le  Pacific Institute , un organisme de recherche sur le développement cité par cet expert de l’Unesco, a ainsi dénombré 263 conflits liés à l’eau, contre 94 entre 2000 et 2009. La masse croissante de réfugiés, dont le nombre n’a jamais été aussi élevé (68 millions de personnes en 2017) est un autre défi en termes d’approvisionnement, auquel il devient difficile de faire face. Et il n’a pas fini de se poser avec l’accélération du changement climatique. Déjà, un tiers de ces réfugiés ont fui des désastres naturels (inondations, sécheresses prolongées, etc.)

Pour Richard Connor, réaliser l’ODD sur l’eau et l’assainissement dans les délais nécessite de « tripler le niveau d’investissements actuel, soit 114 milliards de dollars ». La balle, estime-t-il, est dans le camp des gouvernements pour augmenter les fonds, mais aussi mettre un peu plus à contribution les couches de population les plus fortunées.

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