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La guerre de vingt ans

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Le retour des Talibans à la tête de Kaboul illustre également leurs liens avec al-Qaïda et amène à s’interroger sur les stratégies de lutte contre le terrorisme depuis deux décennies.

Directeur de la recherche à l’IFRI   , Marc Hecker (*) signe avec Élie Tenenbaum La Guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle (Robert Laffont, 2021). Dans une enquête minutieuse et passionnante, couronnée par le prix du Livre de Géopolitique de l’année 2021, les deux chercheurs retracent la naissance et l’action des groupes djihadistes, ainsi que les stratégies de lutte contre-terroriste. Par une analyse sans concession, ils relèvent les lacunes et les réussites des différentes stratégies adoptées pour éradiquer Al-Qaïda et Daech. Après la reprise de Kaboul par les Talibans, le livre s’inscrit pleinement dans l’actualité et plusieurs pistes avancées par les auteurs sont confirmées en cette fin d’année.

Ce travail d’histoire et de géopolitique répond directement au thème 2 du programme de Terminale : « Faire la guerre et faire la paix : formes de conflits et modes de résolution », puisqu’il analyse la mutation des conflits au XXIe siècle avec une multiplication des enjeux et des acteurs. Marc Hecker éclaire ici la place des guerres irrégulières dans l’évolution des formes conflictuelles depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Nonfiction.fr : Les attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué la mort de 2 977 personnes, ils ont fait 25 000 blessés et ont occasionné environ 10 milliards de dollars de dommages matériels. Dans votre livre, vous rappelez que jamais de tels dommages n’ont été imaginés en dehors d’une guerre. En quoi cette date marque-t-elle une rupture ?

Marc Hecker : Le 11-Septembre a changé la perception du terrorisme. Jusqu’alors, on n’imaginait pas que cette forme de conflictualité pût produire de tels dégâts. Détruire des gratte-ciels était vu comme l’apanage d’armées classiques dotées d’artillerie ou de moyens aériens. Al-Qaïda a créé une surprise stratégique avec une innovation qui a consisté à transformer des avions de ligne en missiles de croisière. Tout à coup, le terrorisme a été vu comme une menace existentielle, d’autant qu’on ignorait à l’époque les capacités exactes de l’organisation d’Oussama Ben Laden. Le 11-Septembre a ouvert le champ des possibles, dans le sens où l’on s’est mis à envisager des scénarios d’attaques encore plus meurtrières : attentats contre des centrales nucléaires ou des barrages hydro-électriques, diffusion volontaire de virus particulièrement létaux, etc. La probabilité de telles attaques était certes très faible, mais elle n’était pas considérée comme nulle. Les services de l’État s’y sont d’ailleurs préparé lors d’exercices de gestion de crise.

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