Relaciones Internacionales – Comunicación Internacional

Soft power: l’enjeu des médias et des opinions publiques (David Hivet, IM)

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ANALYSES – 5 OCTOBRE 2022

Devant les diplomates français, la Ministre Catherine Colonna a affirmé cet été : «La diplomatie d’influence n’est pas qu’une diplomatie d’État à État. Elle s’affirme désormais pleinement comme une diplomatie des sociétés […] une diplomatie de proximité et, pour ainsi dire, une diplomatie de peuple à peuple.» Un discours nouveau tant la diplomatie française a longtemps été imprégnée par une culture articulée autour du prisme des relations inter-étatiques. Si la situation a beaucoup évolué en dix ans, dans la foulée des révolutions arabes notamment, la prise en compte des opinions publiques locales n’a pas toujours guidé l’action diplomatique, contrairement à l’état des relations avec les autorités.

Jusqu’à la montée d’un sentiment anti-Français en Afrique, le sujet des «opinions publiques» était peu présent dans les analyses des diplomates français. C’est cette nouvelle hostilité d’une partie de l’opinion au Sahel qui nous fait prendre conscience qu’il est fondamental aujourd’hui d’analyser ces évolutions et de s’adresser aux sociétés civiles, via les médias notamment. Avec l’avènement des réseaux sociaux depuis bientôt vingt ans, ces opinions publiques ont désormais un véritable poids, y compris en matière de relations internationales. L’enjeu pour notre diplomatie va consister aujourd’hui à construire une stratégie et à développer des outils pour s’adresser et dialoguer avec ces opinions publiques. Car il s’agit bien de construire une «relation» dans la durée et de ne pas être simplement en réaction défensive vis-à-vis de ces opinions.

Quand la France reste focalisée sur les élites et peine encore à développer de fortes relations avec les sociétés civiles, les diplomaties américaine et russe, mais aussi la diplomatie turque aujourd’hui, ont fait des opinions publiques des cibles assumées, parfois mieux traitées que les relations d’État à État. Après les printemps arabes, Paris s’est modestement essayé à s’adresser aux jeunesses des pays au sein desquels le mouvement avait été le plus significatif.

Mais cela ne reposait pas à proprement parler sur une vision et une stratégie. C’était aussi le sens du discours du Président Macron à Ouagadougou, au début de son premier quinquennat, ou lors du Nouveau Sommet Afrique-France. Mais par réalisme, la France donne aujourd’hui le sentiment aux opinions publiques – dans le monde arabe comme en Afrique – qu’elle redonne la priorité aux dirigeants en place, laissant au sein des jeunesses africaines et arabes, mêmes les plus francophiles, un sentiment d’amertume. 

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